Le rapport des jeunes lyonnais au cinéma
Enquête

Quatre étudiant.e.s de L2 Information-communication ont récemment enquêté sur la fréquentation des jeunes dans les salles de cinéma de la région lyonnaise ainsi que sur le rapport qu’ils entretiennent avec le septième art. On te fait part des principaux résultats.

Alors que la fréquentation des salles de cinéma est au plus bas depuis le début de l’année 2022, le mois de mars a même signé un triste record, celui du plus faible nombre de tickets de cinéma vendus depuis 1999. Malgré des manifestations culturelles comme le Printemps du Cinéma ou des films événements (The Batman, Sonic 2, Qu’est-ce qu’on a tous fait au Bon Dieu), les salles de cinéma ne vivent pas leurs meilleures heures.

Mais qu’en est-il de la fréquentation des 15-25 ans ? Il y a trois ans, le président du CNC annonçait que le public jeune allait de moins en moins au cinéma. Pourtant, ce sont les premiers à être retournés en salles lors de leur réouverture en mai 20201. Les résultats ci-dessous ne sont pas non plus alarmistes mais donnent des pistes pour essayer de comprendre l’évolution du rapport des jeunes au septième art.

215 jeunes âgés entre 15 et 25 et fréquentant les cinémas de la région lyonnaise ont répondu à une enquête de 26 questions diffusée principalement sur les réseaux sociaux, fin mars 2022. Les résultats montrent que les réponses ont été données à 67,4  % par des femmes, à 71,2 % par des étudiant.e.s et 21,9 % par des jeunes dont la formation ou le métier a un rapport avec le septième art. Attention : ces résultats sont à prendre avec des pincettes car ils proviennent d’un faible échantillon, pas forcément représentatif. Néanmoins, Ils permettent de remarquer quelques tendances qui se dégagent.

Alors que la Région Auvergne-Rhône-Alpes est la première région française en nombre de cinémas avec, en 2020, 323 établissements dont 28 multiplexes (837 écrans)2, les trois cinémas de la région lyonnaise les plus fréquentés par les jeunes qui ont participé à l’enquête sont… des multiplexes ! Le Pathé Lyon Bellecour (25,1%), l’UGC Ciné Cité Confluence (13%) et l’UGC Ciné Cité Lyon Part-Dieu (12,6%) forment le trio de tête. La raison principale du choix de tel ou tel cinéma ? La proximité avec le domicile (63,7%) même si l’attirance pour la programmation du cinéma a également toute son importance (36,7%).

1 Les jeunes et le cinéma : quelles tendances ? Cannes, le 14 juillet 2021, CNC
2 Chiffres clés du cinéma par région en 2020, CNC

La pandémie mondiale a-t-elle vraiment eu une influence sur la fréquentation des jeunes en salle ? Parmi les 15 jeunes sur 215 qui ne sont pas retournés au cinéma depuis mai 2020, la peur de la pandémie et les contraintes sanitaires sont les raisons les moins citées, derrière le manque de temps (en tête), le manque d’intérêt pour les films à l’affiche ou encore la perte d’habitude. Et à la question « Ta fréquentation des salles de cinéma a-t-elle évolué pré / post Covid ? », sur la totalité de l’échantillon, 23 % d’entre eux affirment aller au cinéma plus souvent maintenant qu’avant le premier confinement (contre seulement 10 % qui admettent l’inverse).

Si baisse de fréquentation il y a, comment ne pas la mettre en relation avec l’émergence des plateformes de SVOD qui ont su profiter des différents confinements pour conquérir le cœur de nouveaux abonnés. Désormais, les jeunes ne regardent plus de films en priorité au cinéma (18,6%) mais sur des plateformes de streaming payantes (60,5%). D’ailleurs, sur 197 individus sondés, 126 d’entre eux (c’est-à-dire 64%) ont souscrit à une ou plusieurs offres de SVOD pendant un des confinements, avec sur le podium Netflix (52,9%), Disney+ (31,4%) et Amazon Prime Video (29,8%).

Alors que les 15-25 ans représentent 20  % du public lyonnais au cinéma, si tu aimes le septième art, si tu veux le défendre et si tu aimes l’expérience du grand écran, fonce au cinéma ! A cause d’un planning de diffusion surchargé, de nombreuses pépites cinématographiques passent inaperçues alors qu’elles trouveraient probablement leur public en temps normal. Et c’est vraiment dommage.


Maxime VIGOUROUX 30 juin, 2022
Maxime VIGOUROUX 30 juin, 2022
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