Libre
de Michel Toesca

Coincée entre deux frontières, la vallée de La Roya est un piège pour les réfugiés qui y entrent depuis l’Italie mais ne peuvent pas franchir la frontière française. Systématiquement reconduits en Italie, ils marcheront à nouveau vers cette poche territoriale, où la législation anti-immigration abusive ne respecte en outre pas le droit d’asile dû aux mineurs. Cédric Herrou, agriculteur et noyau d’une lutte considérée hors-la-loi, accueille les migrants qui arrivent sur ses terres, puis les aide à déposer une demande d’asile en France. Libre, par son ami Michel Toesca, collectionne les évènements de cette bataille quotidienne sans aucune conviction formelle, sans émotion ni poésie, sans compassion même, mais avec rigueur. Le film montre l’action humanitaire plutôt que les migrants, un peu délaissés à l’arrière-plan. Comme si le portrait des migrants n’était plus à faire, le choix est fait de se focaliser sur l’initiatives, sur l’action citoyenne. Malheureusement cette louable esquisse de choix politique semble plus une coïncidence de montage qu’un vrai parti pris. Belle surprise tout de même, la place qu’occupe la vallée du Roya, véritable personnage à part entière : ce territoire incarne l’horreur administrative, l’hérésie politique.

Libre n’a pas d’intérêt cinématographique particulier mais joue parfaitement son rôle de témoin : il participe ainsi au discours alarmiste et nécessaire d’une résistance fraternelle, face à une législation française aberrante, fruit pourri d’une politique piétinant les valeurs qu’elle prétend protéger.

Célia FRANCINA 31 octobre, 2018
Célia FRANCINA 31 octobre, 2018
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