Peppermint candy
de Lee CHANG-DONG

Synopsis 

1999. Un groupe d’amis se réunit au bord d’un fleuve pour pique-niquer. Yongho, dont ils n’avaient pas des nouvelles depuis une vingtaine d’années, se présente en invité surprise. Son comportement est étrange : il paraît agité et semble vouloir gâcher ces retrouvailles. Brusquement, il se met à courir vers les rails d’un chemin de fer. Un train arrive. Il ne bouge pas.

Le film remonte alors ses vingt dernières années à la recherche de la cause de ce suicide en relatant différents épisodes de sa vie pour essayer de comprendre la raison de cette folie, le mystère de sa mort.

Analyse du film 

En remontant dans le temps, Lee Chang Dong nous montre un personnage détruit physiologique-ment, arnaqué par son associé et abandonné par sa femme. Le sombre passé du personnage se révèle en plusieurs épisodes : sa vie comme policier, sa jeunesse à l’armée... Les évènements de sa vie sont évoqués en sens inverse : 1999,1994, 1987,1984, 1980 jusqu’à 1979 (début du film) 
Ce voyage dans le temps est un prétexte pour découvrir, à travers une histoire personnelle les 2O ans d’histoire de la Corée du sud, la répression militaire dont le pays a été victime comme le massacre de Gwangju en 1980 où des centaines d’étudiants qui manifestent contre le régime furent brutalement assassinés. Les différentes facettes de la personnalité de Yong-ho le font apparaître comme une victime représentative de ces deux décennies de dégradations et de traumatismes.

Ce film ne se contente pas pour autant d’évoquer des événements sociopolitiques, il parle aussi des sentiments, des effets irréversibles du temps, de la conscience de la défaite, de la nostalgie du premier amour et, bien-sûr, du souvenir des bonbons à la menthe, la madeleine de Proust coréenne.

A travers le procédé du flash-back utilisé ici de manière fragmentaire, Lee Chang Dong montre sa maîtrise de la narration, en parvenant à créer un puzzle que le spectateur cherche, en vain, à reconstituer.

Peppermint Candy est un voyage à travers des années de jeunesses perdues de la Corée du sud, opprimées par la dictature. Un film mémoire sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes en 2000.

Autour du réalisateur

En février 2003, Lee Chang-dong devient Ministre de la Culture de Corée du Sud puis quitte son siège en juin 2004. Malgré la courte durée de son mandat au sein de gouverne-ment, par sa politique favorisant le développement du cinéma local en renforçant les quotas d’importations, il permet au cinéma de prendre un nouvel élan.

Fiche technique
Origine : Corée du Sud 
Sortie ciné France : 20/02/02 Année de production : 2000 Distributeur : Swift distribution Genre : aventure / drame Durée : 2H04
Réalisateur : Lee Chang Dong Acteurs : Moon So- RI Sol Kung Avec Sol Kung-Gu et Moon So-ri

Helen CORDOVA 30 avril, 2019
Helen CORDOVA 30 avril, 2019
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