Rambo
Une amérique traumatisée par le vietnam

Les années 60 aux États-Unis sont fortement marquées par la guerre du Viet Nam puisqu’il s’agit du premier conflit télévisé qui montra aux populations la réalité des combats. Cependant, la télévision n’est pas la seule à montrer cette guerre, car le cinéma décide aussi de braquer ses caméras sur ce conflit. Néanmoins, contrairement aux productions durant la Seconde Guerre Mondiale qui voulaient prôner une image patriotique, les films qui abordent la guerre du Viet Nam sont vraiment pessimistes parce qu’ils mettent en scène des soldats traumatisés.

Michael (Robert de Niro) en train de jouer à la roulette russe.
Voyage au bout de l’enfer (1978).

Si nous devons retenir des films de cette période, on peut facilement citer Voyage au bout de l’enfer (1978) par Michael Cimino qui met en scène Michael, un ancien soldat joué par Robert de Niro, qui retourne au pays et qui a beaucoup de mal à s’adapter à la société. De plus, le film a subi des attaques lors de sa sortie en salle, notamment à cause du « jeu de la roulette russe » qui était supposément pratiqué par les soldats du camp nord-vietnamien, mais aucunes preuves de l’existence de cette pratique n’ont été retrouvées.

Le sergent Hartman entre dans le dortoir des futurs soldats.
Full Metal Jacket (1987).

Mais si nous avançons d’une année, un nouveau film sort dans les salles obscures, Apocalypse Now (1979) avec aux commandes Francis Ford Coppola qui apporte la représentation la plus percutante de cette guerre et qui restera dans les mémoires de Hollywood. Si nous passons les anecdotes qui planent autour de ce film, car ce n’est pas le sujet d’aujourd’hui, le film de Coppola remporte en 1979, la Palme d’or au festival de Cannes et ouvrira la voie à d’autres productions autour de cette guerre. Parmi-eux, Platoon (1986) par Oliver Stone qui puise sa propre expérience du Viet Nam pour son film ou encore Full Metal Jacket (1987) par Stanley Kubrick où des jeunes hommes subissent un entrainement militaire déshumanisant porté par la figure mythique du Sergent instructeur Hartman (R. Lee Ermey).

Cependant, le public oublie souvent qu’un autre film, sorti quelques années avant, a lui aussi sa place dans cette liste. Rambo ou First Blood dans sa version originale est réalisé par Ted Kotcheff et sort en salle en 1982 en reprenant l’idée du film de Cimino ; le retour au pays d’un ancien soldat. Le film raconte l’histoire de John Rambo (Sylvester Stallone), un ancien soldat qui ère de villes en villes sept ans après sa mobilisation au combat. Un jour, il arrive dans une petite ville dans une région montagneuse, Hope. Cependant, Will Teasle (Brian Dennehy) le chérif, ne veut pas de lui dans sa ville car il est vagabond. Symboliquement, ce refus montre l’image d’une Amérique et surtout de sa population que ne veut plus penser à cette guerre, car elle est synonyme de défaite et dont la populaire était clairement opposée. De plus, le film met en image un ex-combattant traumatisé dans sa forme la plus pure. Entre son exclusion dès son arrivé en ville par le chérif et des situations qui lui rappellent le champ de bataille comme le scène de la prison qui fait remonter un mauvais souvenir, John Rambo décide de reprendre une guerre qu’il a commencée 7 ans auparavant. 

« EN VILLE, TU FAIS LA LOI. ICI, C’EST MOI. ALORS FAIS PAS CHIER. FAIS PAS CHIER OU JE TE FERAI UNE GUERRE COMME T’EN  AS JAMAIS VUE. »

Si le cadre n’est pas la forêt vietnamienne, nous avons tout de même la sensation d’y être. Etant un ancien béret vert, John n’a cependant aucun soucis à adapter ses compétences de soldat dans un cadre plus urbain. Survivre dans une forêt alors qu’on est poursuivi par un escadron de police avec l’appui d’un hélicoptère est une partie de plaisir pour Rambo. Entre pièges et attaques furtives, nous sommes en droit de nous demander si ce sont les policiers qui traquent l’homme ou l’inverse.

Avec Rambo, le réalisateur apporte sa touche personnelle dans la représentation du conflit Etats-Unis/ Viet Nam. Sous cette affiche de film d’action avec un Sylvester Stallone dans la peau d’un personnage qui fera sa renommée mondiale, le film exprime un mal-être des anciens soldats revenus chez eux mais qui sont rejetés par la société. Sous cette allure de vagabond, Est-ce que l’homme est toujours présent ? Peut-être que son humanité est morte sur le champ de bataille…Il y a 7 ans. 

Anecdotes à placer en soirée mondaine
  • C’est le roman de David Morrell, First Blood, qui a inspiré le film Rambo. Il a coécrit le scénario de Rambo III.
  • Sylvester Stallone joue le rôle de John Rambo et Richard Crenna celui du colonel Trautman. A l’origine, c’était Steve McQueen qui devait interpréter John Rambo, et Kirk Douglas le Colonel Trautman.
  • Lors de la sortie de Rambo en France, le slogan de l’affiche disait : «Cette fois, il se bat pour sa propre vie.»
  • Les studios ont tourné une fin différente dans laquelle John Rambo se suicide. Mais les spectateurs des projections-tests trouvaient cette chute trop sombre. C’est donc la version dans laquelle le héros survit qui a été retenue.


Terence LAGRANGE 30 juin, 2022
Terence LAGRANGE 30 juin, 2022
Partager ce poste
Archiver
Se connecter pour laisser un commentaire.

Quand le théâtre de marionnette rencontre le cinéma