Rêvent-elles de robots astronautre ?
Sarah Del PINOH

Dans la peine-ombre du crépuscule, des monuments de fer et de béton se tiennent indolents au milieu de la campagne. Une mélodie cosmique sur laquelle rien ne s’agite rend l’air plus léger. Derrière un grand portail, des sabots dignes et lourds se distinguent. On rentre alors dans la grange, les vaches ont des robots pour seuls compagnons d’éternité.

Ce court-métrage documentaire filme ses personnages par les yeux aveugles des machines qui entretiennent l’existence des bêtes. En choisissant les déplacements des robots d’entretiens comme support et origine de la vision, il propose une appréhension robotique de l’espace et des corps. L’inhumanité, ou plus justement : l’inorganicité, du point de vue révèle cependant la sensibilité, la conscience profonde des êtres filmés. Le dispositif documentaire mis en place par la réalisatrice permet cette révélation anti-spéciste que le titre du film lançait comme une intrigue de science-fiction. Ces images acheiropoïètes, qui ne sont pas faite de main d’homme, remettent en cause le regard la société humaine et laisse en imaginer une autre. Au fond, on peut supposer que toute image cinématographique est inévitablement acheiropoïète à différents degrés, l’exploration de cette distance se révèle dotée d’une grande force de dévoilement documentaire.

Kinoks vous invite à explorer cette distance entre l’humain et les images qu’il produit mercredi 14 novembre, 10h, à l’Université Lumière Lyon 2, au grand amphi du campus Berges du Rhône dans le cadre du Festival Interférences. Au cours de cette séance de lecture d’images vous aurez également l’occasion de voir Bodycam, un court métrage de Stéphane Myczkowski qui exploite les images tournées par les officiers de la police américaine lors de leurs interventions.

Photographie de Mélissa SAYDI

Juliette MOINET-MARILLAUD 31 octobre, 2018
Juliette MOINET-MARILLAUD 31 octobre, 2018
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Libre
de Michel Toesca