Section «Mauvais genre 2018»
IL OU ELLE, de Anahita Ghazvinizadeh, Bande-annonce (VOST)
J, enfant indécis.e sur son identité sexuelle, prend des traitements hormonaux qui retardent sa puberté. Sa recherche fait écho à celle du compagnon de sa sœur, Araz, iranien récemment arrivé aux États-Unis. They interroge la quête identitaire avec beaucoup d’intelligence par la comparaison mais surtout la similitude de la recherche éprouvée par les deux personnages, du genre mais aussi culturelle, propre à la réalisatrice. Le film a l’élégance d’écarter le regard de l’autre sur nos personnages. Il préfère la contemplation délicate de ceux-ci alors servie par l’absence d’une réelle narration qui nous pousse, nous aussi, à rechercher notre place dans l’errance que propose l’œuvre. Cette pérégrination rend le tout agréable et sans lourdeur, comme bercé par l’écran. Le temps semble parfois ne plus s’écouler, à l’image de la croissance de J mais aussi de celle des fleurs qu’iel conserve et qui attendent de bourgeonner pour s’épanouir. Nous nous retrouvons dans un présent impérissable, doux et poétique.
Dessin Adèle Poiré