Wonderstruck
Le Musée des Merveilles

Derrière une fiction mélodramatique aux allures simplistes et ignorantes dont la seule originalité serait cette structure binaire à deux temporalités et deux formes (la couleur et le noir et blanc), la dernière œuvre de Todd Haynes travaille en profondeur la question de la cartographie et de l’histoire humaine et individuelle. 

Ce film à travers sa douceur et sa feinte ignorance n’est qu’un prétexte à la construction d’une structure labyrinthique entre les musées, la ville de New-York et les arbres généalogiques des personnages, qui permet d’offrir une véritable réflexion sur la société occidentale contemporaine et le vertige de sa conception. La surdité des deux personnages dans le film vient évidemment appuyer cette réflexion en permettant de laisser une place totale à la construction visuelle tout en réalisant un montage sonore musical pour donner à ce film l’allure d’une symphonie. Encore une fois, le cinéaste nous laisse avec ce film comme une tape sur l’épaule, un sourire à peine éclos. Quelque chose aux allures légères qui nous touche en profondeur. Un film brillant qu’il faut regarder d’un œil autant ingénu qu’analytique. Le final du film, sans vous en révéler les enjeux, est le point d’acmé où toutes les interrogations viennent se cristalliser dans une fulgurance visuelle et sonore à travers une maquette géante de New-York. Tous les traits tendent vers cet instant de grâce, vers ce mo-ment de vérité, cette rencontre. Contrairement à ce qui a pu être dit, ce film est profondément inspiré et inspirant. C’est une œuvre digne de son réalisateur.

Illustration : Affiche officielle du film "Le musée des Merveilles"

Wiliam ROBIN 30 novembre, 2017
Wiliam ROBIN 30 novembre, 2017
Partager ce poste
Archiver
Se connecter pour laisser un commentaire.

A Ghost Story
de David LOWERY